ApiSCAN®
Un compteur d’abeilles avec des applications nombreuses
ApiSCAN® est un compteur d’activité d’une colonie d’abeilles à faible coût, spécialement conçu pour l’apiculteur en se prêtant également pour l’expérimentation et la recherche.
Cet article indique à l’utilisateur comment se servir d’un ApiSCAN® pour suivre l’activité d’une ruche durant toute une année. Vous trouverez plus loin les résultats d’une telle mesure.
Description.
L’appareil se fixe en face de l’entrée de la ruche et enregistre dès lors tout passage d’abeilles.
Pour ce faire, l’ ApiSCAN® se compose de deux modules :
Le détecteur de passage se fixant devant l’entrée de la ruche.
Le module de traitement lié au détecteur.
Le détecteur de passage
Le détecteur de passage est logé à l’intérieur d’une case résistant aux intempéries. Dans cette case vingt canaux ES (Entrées/Sorties) sont pratiquées ne gênant en aucun cas le libre mouvement des abeilles. Chaque passage d’une abeille se traduit par une impulsion transmise au module de traitement. Aucune distinction n’est faite entre une abeille entrant ou sortant de la ruche. Toutefois, le détecteur refuse les mouvements extrêmement lents ou trop rapides et en plus il s’adapte automatiquement a l’éclairage environnant. Les impulsions délivrées par le détecteur peuvent au besoin être orientées vers un enregistreur d’informations (data logger) ou un ordinateur.
Le module de traitement
.Ce module est lié au détecteur par un câble d’environ 1.5 m. Il a été conçu pour une utilisation en pleine campagne. Outre le compteur, le module contient un détecteur d’essaimage ainsi que tous les organes de commande.
Le détecteur d’essaimage génère un signal acoustique en cas d’essaimage. La détection se fait en comptant le nombre de passages pendant des périodes de 20 secondes. Si se nombre dépasse la limite choisie de 250/500/750 l’alarme sonne. Ceci nous permet d’adapter la détection d’essaimage a la population de la ruche. Au besoin, l’alarme peut se placer à une certaine distance de la ruche.
Sur le module de traitement l’alarme se traduit également par une diode luminescente rouge qui s’allume. Un bouton poussoir permet de couper l’alarme. Un interrupteur est prévu pour invalider au besoin l’alarme audible.
Le compteur peut accumuler les passages pendant une période assez longue (un an). Un bouton poussoir permet de remettre le compteur a zéro. Une batterie a l’intérieur du module garantit la sauvegarde du résultat en cas de panne d’alimentation. L’écran d’affichage peut être éclairé pour faciliter la lecture dans le noir.
L’alimentation se fait sous 12 V (courant continue), un adaptateur au réseau 220 V fait partie de l’équipement. La consommation en courant est de <30 mA.
Méthode
La ruche est du type Simplex (11 cadres) avec une hausse, peuplée d’abeilles Carnica. La reine est bloquée dans ce volume limité, parce que c’est une souche d’élevage.
Le compteur s’installe sur la planche d’envol, par que l’activité des abeilles soit gênée le moins que possible. Le tout est alimenté par une batterie 12V DC qui se charge par intermédiaire d’un panneau solaire. Les besoins en énergie du compteur sont alors assurés, et peuvent donc se faire d’une manière plus respectueuse pour l’environnement (Photo 1).
Photo1: la ruche avec ApiSCAN®, batterie et panneau solaire.
La photo 2 nous montre la module de traitement, monté sur le flanc du rucher et est donc facilement accessible. Ceci n’est pas de luxe puisqu’il faut noter chaque soir les résultats des mesures dans un journal.
Photo2: le module de traitement
Résultats
Le premier graphique vous montre les résultats à partir du premier février jusqu’au 1 novembre 1998. L’axe vertical est celui du nombre de vols par jour. Attention, le compteur n’enregistre pas séparément les abeilles entrantes et sortantes, le nombre de vols équivaut donc au nombre de passages divisés par deux.
Le deuxième graphique présente un extrait concernant le mois de mai avec beaucoup plus de détail. La deuxième colonne n’est autre que la totalisation des passages, et la troisième colonne explicite le nombre de vols par jour. Au mois de mai nous totalisons plus d’un million de vols. Les mesures se faisant sur une ruche non productrice, les nombres s’avèrent être beaucoup plus petits que celles que nous donne une ruche productrice. Là nous atteignons facilement 100.000 à 200.000 vols par jour.
Interprétation des graphiques
Le graphique de l’année 1998 est assez irrégulier.
Le mi-février nous a présenté quelques jours exceptionnellement doux auquel les abeilles ont réagi immédiatement.
Au total nous ne distinguons que deux périodes d’ensoleillement continue : une quinzaine au mois de mai (la floraison du colza) et le début d’août qui venait trop tard pour assurer une bonne récolte d’été.
Le mois de juin était plutôt catastrophique pour les abeilles. Apres la récolte du printemps, un danger de famine était bien réel.
L’activité maximale se présente en juillet quoique les jours vraiment beaux étaient assez rares. Le beau temps du début août trouve donc une ruche déjà affaiblie.
Conclusions
Les résultats peuvent nous mener à des conclusions plus approfondies si nous disposons des mesures météo en même temps que celles du compteur. L’adjonction d’une station météo s’impose.
Le compteur peut également nous rendre des services dans le domaine d’élevage des reines ainsi que dans la sélection des races, par la comparaison de leurs activités.
Marc Struye
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